Edwin H. Land
À vous maintenant de prendre une pause, de regarder et de contempler. L’intemporel, les imperfections,
l’inconnu, le lâcher-prise et les effets chimiques sont les principaux aspects de l’appareil instantané
Polaroid qui attirent cet artiste.
« Dès le moment où je prends une photo Polaroid, je perds le contrôle sur le résultat. J’utilise le
film
Polaroid comme une formidable matière vivante. »
« J’essaie d’intervenir le moins possible pour conserver le côté organique qui émerge du moment
présent.
Chaque œuvre a son histoire et nous fait voyager dans une autre dimension. »
Initié à Nantes en France en 2013 par un groupe de passionnés de Polaroid, Expolaroid est vite devenu un
monde à découvrir et une expérience enrichissante pour ce photographe.
L’Irréductible Polagraphe, dans cette voie singulière, continue ses recherches et explore aujourd’hui de
nouveaux supports et de nouvelles techniques, dont la javellisation de négatifs Polaroid et le transfert
d’émulsions sur plusieurs supports. Ces techniques consistent à emmener la photographie instantanée à un
autre niveau.
Nul paradoxe, pourtant, dans cette interprétation : le temps de pose du photographe pour saisir son
objet et le temps de pose nécessaire à l’artiste plasticien ouvrent tous deux les portes d’un autre
temps, d’un autre monde : celui de la poésie ou de la création artistique. Cette dernière exige
d’oublier la perception conventionnelle de la vie. De là, agit une force créatrice d’où affleure parfois
le surréel.
Le Polaroid, c'est une manière de penser.
Jean Beaudoin
Artiste Polagraphe
J’ai toujours aimé la photo.
Les années 70 : je me promène avec mon Kodak Pocket instamatic 100. Je photographiais mon environnement de
p’tit gars.
Les années 80 avec mon Pentax K1000 et une bobine 36 poses de film noir et blanc. Pourquoi Noir et blanc ?
J’ai toujours été attiré par les forts contrastes du noir et blanc. C’est alors que je m’applique plus
sérieusement à la photo, plus précisément la photo de rue, celle de ma ville, Sherbrooke.
Les édifices abandonné, les rues, les fêtes de quartier, tout m’inspirait.
J’avais un besoin de photographier pour me rappeler : les évènements, les personnes, l’environnement dont je
craignais ne plus me souvenir.
Autodidacte depuis le début, je côtoie depuis longtemps de grands photographes sherbrookois qui m’incitent à
approfondir mes connaissances.
L’avènement du numérique fait son entrée. Je résiste et ensuite je l’apprivoise.
Les années 2000, début de la décennie. Je délaisse la photographie argentique. J’ai les deux yeux rivés vers
le
numérique.
En 2011, je reviens au procédé argentique et découvre un nouveaux monde; la Lomographie. Monde où
l’imperfection, la joie et la liberté de créer m’incitent un retour à la photographie argentique.
Ce mode alternatif en photographie me conduit finalement à l’instantanéité du Polaroid.
Une véritable révélation. Je connais peu le procédé, je fais un voyage dans le temps. Depuis 2011, je me
consacre presque uniquement au Polaroid. Membre du groupe Nantais d’Expolaroid (France) depuis 2013, je
souhaite faire connaître ce procédé. Mes œuvres sont exposées au Québec et en France. J’apprivoise et
poursuit mes recherches : ce médium dont l’unicité des clichés revêt aux images un aspect original, je le
transforme au gré de ma créativité et de ma passion pour la photographie.